Deuxième rencontre du Book Club Marseillais de prévu, sur le thème de la Seconde Guerre Mondiale, sujet chers à Nanapomme et Ellcrys.
Nous nous étions donné rendez-vous à la Crêperie Brocéliande (un endroit de perdition !) à 14h30. Marathon bloquant le centre ville oblige, Nanapomme et Ellcrys ont du descendre la Canebière à pieds et ont eu quelques minutes de retard. A leur arrivées, Tenten1806 et Josh étaient là, les attendant patiemment (merci les copains).
Enfin installé à une table qui n'attendait que nous, nous n'avons tous qu'une envie se rassasier (jus de fruit naturel et crêpes à gogo). Nous commençons à bavarder de nos lectures, de nos PAL monstrueuses, de nos différents défis. Tenten1806, fan de manga qui a su donner envie de les découvrir à Nanapomme et Ellcrys, sort de son sac magique deux tomes de différentes saga qu'elle prête aux deux lectrices avides de découverte.
Nous rentrons dans le vif du sujet : La seconde guerre mondiale.
Nanapomme nous présente le livre qu'elle a lu (bon, d'accord elle n'a pas tout à fait fini, mais elle en a si bien parler, qu'elle a convaincu tous les lecteurs de lire ce témoignage) : Je me suis évadé d'Auschwitz de Rudolf Vrba. Vous découvrirez très vite son avis, sur ce blog.
Le 14 avril 1944, deux jeunes gens, Rudolf Vrba et Fred Wetzler se sont évadés d'Auschwitz. Ils n'ont qu'une hâte : témoigner. Il faut faire vite. le 25 avril leur "Rapport sur les camps de concentration d'Auschwitz-Birkenau-Maïdaned" est transmis au chef de la communauté juive de Hongrie, puis au Pape, à Roosevelt, à Churchill. On sait la suite : en Hongrie, sur un million de juifs, quatre cent mille seront assassinés. le monde libre a tardé à réagir. Vrba fut interné en juin 1942. Affecté au Sonderkommando (Service des biens confisqués), il devient ensuite secrétaire du Camp de la Quarantaine. Où qu'il soit, Vrba note, répertoire, enquête, démonte la mécanique nazie. "Je me suis évadé d'Auschwitz" nous apporte un éclairage nouveau sur ce que fut la réalité du camp. Sur des faits peu connus, par exemple la tentative d'insurrection du camp. Sur la capacité des hommes de résister.
Ensuite Tenten1806, nous présente sa lecture. Un thriller historique de Ken Follet : Le réseau Corneille. Ce roman, qui semble passionnant nous raconte la résistance, notamment la semaine précédent le débarquement de Normandie. Bientôt, Tenten1806 vous présentera son avis.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les services secrets britanniques ont missionné des espionnes sur le sol français. Ken Follett s'est inspiré de ce fait de guerre véritable pour construire un roman d'espionnage palpitant.
Betty a vingt-neuf ans, elle est officier de l'armée anglaise, l'une des meilleures expertes en matière de sabotage. À l'approche du débarquement allié, elle a pour mission d'anéantir le système de communication allemand en France. Après une première tentative catastrophique et coûteuse en vies humaines, Betty va jouer le tout pour le tout…
Ellcrys, nous présente sa lecture : La vie à en mourir, lettres de fusillés 1941-1944. Ce livre rassemble les lettres de résistants fusillées lors de cette terrible guerre. Bientôt l'avis sur ce livre, sur ce blog.
« Avec mes camarades nous avons été jugé ce matin à Fresnes, et comme je m’y attendais, nous avons tous les vingt-cinq été condamnés à mort. » « Adieu la mort m’appelle. Je ne veux ni bandeau, ni être attaché. Je vous embrasse tous, c’est dur quand même de mourir…» Pour le reste, tu as vécu ma vie. Elle fut tragique et j'étais marqué par le destin, mais nous nous sommes bien aimés, n'est-ce pas, ma grande chérie ?...» Léon Jost, Gabriel Péri, Henri Bajtsztock, Guy Môquet, René Bompain, Louis Honoré d’Estienne d’Orves, Tony Bloncour, ils sont des milliers de résistants, célèbres ou anonymes, fusillés pendant l’Occupation, victimes des Allemands et de Vichy. La veille de leur exécution, ou à quelques heures de mourir, ils adressent à leur famille, à l’être aimé, à un(e) ami(e) leur dernière lettre. Ils parlent pour les milliers d’autres - les massacrés, les déportés, les victimes d’exécutions sommaires - qui sont morts sans laisser la trace d’une dernière parole. Leurs lettres ont été parfois retenues par la censure, parfois transmises aux destinataires par la voie officielle, souvent aussi passées par des aumôniers, français et allemands, par des gardiens de prison, par des avocats qui agissaient au péril de leur vie. Ces 130 lettres de résistants fusillés proviennent des collections du Musée de la Résistance nationale (à travers les versements de l’Association des familles de fusillés et des Amicales des anciens prisonniers des centrales françaises), des Archives nationales, des musées et bibliothèques de région parisienne et de province, enfin de familles. Elles sont inédites aux deux tiers (celles déjà publiées avaient, en outre, fait l’objet de coupes et d’une réécriture).
On y lira un portrait de la Résistance. Des hommes - les femmes ont très rarement été fusillées en France - de tous âges (seize à soixante ans) ; de tous milieux, même s’ils sont généralement issus des classes populaires ou des professions libérales ; de toutes origines, Français, Italiens, Espagnols, Arméniens, Polonais... Tous ne sont pas, contrairement à la terminologie nazie et vichyste, des « partisans », des « francs-tireurs » : ils sont, le plus souvent, envoyés à la mort comme otages, pour distribution de tracts ou actes de solidarité. Ils appartiennent à tous les partis, si tant est que la notion d’idéologie ait un sens dans l’action résistante. Car comment qualifier un curé de campagne, des plus traditionnels, engagé dans les FTP communistes ?
Ces lettres de la dernière heure constituent un acte de résistance. Elles sont destinées à être lues, répétées, au sein de la famille, et dans un cercle plus large. Ces hommes se tiennent debout, sans regrets, face à la mort. Ils redisent inlassablement leur amour à ceux qui resteront. Ceux-là, surtout, les préoccupent : de quoi vivra leur femme, leurs enfants feront-ils de bonnes études, trouveront-ils un bon métier ? Ils parlent philosophie, foi, sacrifice, ils apprivoisent la mort. Souvent, ils nous étonnent. Fertet, un gamin fusillé à Besançon, répartit bouquins et soldats de plomb. Beck, un communiste polonais, s’étend sur l’ordonnancement posthume de son jardin. À quelques heures du trépas, ces combattants de la liberté livrent une inoubliable leçon de ténacité, de courage, de dignité.
Josh, nous a ensuite parlé du roman de Jonathan Littell : Les bienveillantes. Une brique qui semble intéressante mais très dur. Bientôt son avis de lecture.
«En fait, j'aurais tout aussi bien pu ne pas écrire. Après tout, ce n'est pas une obligation. Depuis la guerre, je suis resté un homme discret ; grâce à Dieu, je n'ai jamais eu besoin, comme certains de mes anciens collègues, d'écrire mes Mémoires à fin de justification, car je n'ai rien à justifier, ni dans un but lucratif, car je gagne assez bien ma vie comme ça. Je ne regrette rien : j'ai fait mon travail, voilà tout ; quant à mes histoires de famille, que je raconterai peut-être aussi, elles ne concernent que moi ; et pour le reste, vers la fin, j'ai sans doute forcé la limite, mais là je n'étais plus tout à fait moi-même, je vacillais, le monde entier basculait, je ne fus pas le seul à perdre la tête, reconnaissez-le. Malgré mes travers, et ils ont été nombreux, je suis resté de ceux qui pensent que les seules choses indispensables à la vie humaine sont l'air, le manger, le boire et l'excrétion, et la recherche de la vérité. Le reste est facultatif.»
Avec cette somme qui s'inscrit aussi bien sous l'égide d'Eschyle que dans la lignée de Vie et destin de Vassili Grossman ou des Damnés de Visconti, Jonathan Littell nous fait revivre les horreurs de la Seconde Guerre mondiale du côté des bourreaux, tout en nous montrant un homme comme rarement on l'avait fait : l'épopée d'un être emporté dans la traversée de lui-même et de l'Histoire.
Nous avons pu aborder différentes facettes de la seconde guerre mondiale : les camps de concentration, la résistance, le rôle des SS, la vision d'un allemand ayant participer activement à la guerre, aux déportations...
Si les participants semblent vraiment très intéressé par la lecture du témoignage de Rodolf Vbra, le roman de Ken Follett certains aspects du roman de Jonathan Littell semblent en rebutés plus d'un. Le côté témoignage d'un soldat ayant été un vrai bourreau, parlant de cette guerre de manière froide fait peur... Peut-être les lecteurs se laisseront-ils tenter, mais pas dans l'immédiat.
L'heure passant rapidement, il est bientôt l'heure de se quitter. Nous décidons donc de la prochaine rencontre et du thème.
Nous nous réunirons donc le 06 mai 2012, toujours à la Crêperie Brocéliande. Pour faire honneur à un genre chers à Tenten1806 et Josh, nous avons choisi de mettre à l'affiche les mangas.
Si vous souhaitez vous joindre à nous, n'hésitez pas à me contacter via mon mail : malorie.leduc@voila.fr
Mine de rien, tu es douée pour faire un bilan! J'ai eu l'impression de revivre notre après midi!
RépondreSupprimerContente qu'on puisse parler de manga lors de notre prochaine rencontre en espérant que ça vous plaise ;)
On se demande quand même si vous venez pas juste pour vous goinfrer de crêpe... :p
RépondreSupprimerJ'espere vous rejoindre au prochain club... surtout pour les mangas, mais ce sera dur d'en choisir un a vous présenter!